Menu
29 février
Une ombre parcourt la Révolution. Déplacée de cellule en cellule, elle quitte la Bastille en pleine nuit, le 4 juillet 1789. Condamnée à mort, elle évite l’exécution la veille de la chute de Robespierre. On l’ensevelit dans un asile de fous, espérant faire oublier jusqu’à son existence. Qui est-elle ? Quelle est cette âme si noire, si dangereuse, qui se faufile dans les interstices de l’histoire ? Les années passent. On croit l’avoir noyée dans les limbes, mais ses écrits circulent sur les chevets. Baudelaire, Balzac, Flaubert, Verlaine et Maupassant l’admirent ou l’évoquent en privé. Sainte-Beuve, en 1843, note sa présence chez plusieurs romanciers, masquée mais non point méconnaissable. En 1909, Apollinaire lui dédie une anthologie, et c’est l’exhumation, le scandale ! Ses livres se répandent, son nom devient un adjectif. Donatien Alphonse François de Sade, car c’est de lui dont il s’agit, écrivait : « Je ne m’adresse qu’à des hommes capables de m’entendre, et ceux-là me liront sans danger. » Découvrez l’extraordinaire postérité littéraire de celui qui fut surnommé le « Divin marquis », l’« Insupportable » ou l’« Ange noir des Lumières ».
Par Bruno Raffaelli
Lecteur – Sociétaire honoraire de la Comédie-Française
Né en Provence, Bruno Raffaelli est acteur de théâtre et de cinéma. Ancien élève du Cours Simon et du Conservatoire national d’art dramatique, il interprète de nombreux rôles classiques ou romantiques, tels qu’Arnolphe dans L’Ecole des femmes, Maître Jacques dans L’Avare ou Alexandre dans Lorenzaccio. Sociétaire honoraire de la Comédie-Française, qu’il rejoint en 1994, il passe souvent devant la caméra. Il a joué, notamment, avec les réalisateurs Cédric Klapisch, Guillaume Gallienne, Nicolas Bedos, Roman Polanski ou Valeria Bruni-Tedeschi. Il est Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.