LA FRANCOPHONIE, Une histoire, un parcours.

Le terme « francophonie » est apparu vers la fin du XIXe siècle, sous la plume du géographe français Onésime Reclus, pour décrire l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Il acquiert son sens commun lorsque, quelques décennies plus tard, des francophones prennent conscience de l’existence d’un espace linguistique partagé, propice aux échanges et à l’enrichissement mutuel. Des hommes et femmes de lettres seront à l’origine de ce mouvement. Quoi de plus naturel pour une entreprise d’abord adossée à l’usage de la langue.

Premiers pas

Des écrivains initient le processus, dès 1926, en créant l’Association des écrivains de langue française (ADELF) ; suivent les journalistes, regroupés en 1950 au sein de l’Union internationale des journalistes et de la presse de langue française – aujourd’hui Union de la Presse francophone ; en 1955, une communauté des radios publiques francophones est lancée avec Radio France, la Radio suisse romande, Radio Canada et la Radio belge francophone. Cette communauté propose aujourd’hui, avec une audience sans cesse accrue, des émissions communes diffusées simultanément sur les ondes des radios membres, contribuant ainsi au renforcement du mouvement francophone à travers le monde.

En 1960, la première institution intergouvernementale francophone voit le jour avec la CONFERENCE DES MINISTRES DE L’EDUCATION (CONFEMEN) qui regroupait au départ 15 pays. Elle se réunit tous les deux ans pour tracer les orientations en matière d’éducation et de formation au service du développement. Les universitaires s’en mêlent à leur tour en créant, une année plus tard, l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française, qui deviendra, en 1999, l’AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE (AUF), l’un des opérateurs spécialisés de la Francophonie.

Le mouvement s’élargit aux parlementaires qui lancent leur association internationale en 1967, devenue lASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE (APF) en 1997, qui représente, selon la Charte de la Francophonie, l’Assemblée consultative du dispositif institutionnel francophone. La CONFERENCE DES MINISTRES DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS (CONFEJES), créée en 1969, est, avec la CONFEMEN, la deuxième conférence ministérielle permanente de la Francophonie. 

En 1979, à l’initiative de Jacques Chirac, maire de Paris, les maires des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones créent leur réseau : l’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES MAIRES FRANCOPHONES (AIMF) deviendra, en 1995, un opérateur de la Francophonie.

En 1984, la chaîne de télévision francophone TV5 naît de l’alliance de cinq chaînes de télévision publiques. La chaîne, dénommée TV5MONDE depuis 2001 est reçue dans plus de 300 millions de foyers de par le monde, elle constitue le principal vecteur de la Francophonie : la langue française, dans la diversité de ses expressions et des cultures qu’elle porte.

L’avènement de la coopération francophone

Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux, la langue française“, aimait à répéter le poète Léopold Sédar Senghor, ancien président du Sénégal. 

Une formule qui reflète la philosophie des pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle – Senghor et ses homologues tunisien, Habib Bourguiba et nigérien, Hamani Diori, ainsi que le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge – et qui consiste à mettre à profit le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue des civilisations. 

C’est là tout l’objet de la signature à Niamey, le 20 mars 1970, par les représentants de 21 Etats et gouvernements, de la CONVENTION PORTANT CREATION DE L’AGENCE DE COOPERATION CULTURELLE ET TECHNIQUE (ACCT) : une organisation intergouvernementale fondée autour du partage d’une langue commune, le français, chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux. Le projet francophone a sans cesse évolué depuis la création de l’ACCT devenue, en 1998, l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et, en 2005, l’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE (OIF)

Une nouvelle dimension politique

Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, communément appelé “SOMMET DE LA FRANCOPHONIE“, se réunit pour la première fois en 1986 à Versailles (France), à l’invitation du Président de la République française François Mitterrand. 42 Etats et gouvernements y participent et retiennent quatre domaines essentiels de coopération multilatérale : le développement, les industries de la culture et de la communication, les industries de la langue ainsi que le développement technologique couplé à la recherche et à l’information scientifique. 

Depuis 1986, 17 Sommets de la Francophonie se sont réunis. Ces concertations politiques au plus haut niveau ont progressivement renforcé la place de la Francophonie sur la scène internationale, tout en élargissant ses champs d’action et en améliorant ses structures et modes de fonctionnement.

Pour être plus conforme à la dimension politique qu’elle a acquise, la Francophonie est dotée sur décision du Sommet  de Cotonou (1995, Bénin) d’un poste de Secrétaire général, clé de voûte du système institutionnel francophone. Le premier Secrétaire général est élu au Sommet de Hanoï (Vietnam) en 1997, en la personne de Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général des Nations unies – il occupera ce poste jusqu’en 2002. Au cours de ce même Sommet, la Charte de la Francophonie, principal texte de référence, est adoptée.

Abdou Diouf, ancien Président du Sénégal, est élu Secrétaire général de la Francophonie au Sommet de Beyrouth en 2002. Il impulse une nouvelle dynamique à l’Organisation dans ses deux volets : les actions politiques et la coopération pour le développement. Une nouvelle Charte de la Francophonie adoptée par la Conférence ministérielle à Antananarivo (Madagascar) en 2005, rationalise les structures de la Francophonie et ses modes de fonctionnement et consacre l’appellation d’Organisation internationale de la Francophonie. En 2014 au Sommet de Dakar, Michaëlle Jean lui succède. En 2018, à l’issue du Sommet d’Erevan, l’actuelle Secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, prend la tête de la Francophonie.

En 2000 au Mali, la « Déclaration de Bamako », premier texte normatif de la Francophonie en matière de pratiques de la démocratie, des droits et des libertés, est adoptée. La Francophonie se dote ainsi de pouvoirs contraignants face à ses membres qui ne respectent pas les valeurs démocratiques communes. 

Au plus près des populations

 

Avec les premiers Jeux de la Francophonie en 1989, la Francophonie institutionnelle prend une dimension populaire et se met à l’écoute de la jeunesse : le Maroc accueille 1700 jeunes de 31 pays francophones autour de concours culturels et sportifs. Depuis, les Jeux se tiennent tous les quatre ans : France (1994), Madagascar (1997), Canada-Québec (2001), Niger (2005), Liban (2009), France (2013), Cote d’Ivoire (2017).

Une Conférence francophone des organisations internationales non gouvernementales tenue en 1993 avec la participation d’OING accréditées auprès des instances de la Francophonie associe la société civile au processus d’élaboration, de réalisation et d’évaluation de la coopération multilatérale francophone. En 2019, 127 organisations internationales non gouvernementales et autres organisations de la société civile, intervenant dans les divers champs d’activité de la Francophonie, sont accréditées.

En réunissant en 2000 la première Conférence des femmes francophones, à Luxembourg, la Francophonie s’engage pour promouvoir l’égalité femmes-hommes auprès de ses membres et dans ses programmes.

Des défis à relever

 

Un long chemin a été parcouru depuis les premières réunions d’écrivains francophones, à l’aube du siècle dernier, jusqu’à la diffusion de leurs ouvrages, aux quatre coins du monde, dans les bibliothèques installées par l’OIF ; grâce à la bonne volonté de toutes celles et ceux qui ont fait et continuent de faire vivre la langue française et de défendre les valeurs la Francophonie. 

Pour autant, de nouveaux défis attendent l’Organisation et ses Etats et gouvernements dans les 50 années à venir. En 2070, selon les estimations, on pourrait compter entre 500 et 800 millions de francophones, dont une majorité de jeunes vivants en Afrique. C’est à la fois un grand espoir et un immense défi pour l’ensemble du mouvement francophone : un espoir car l’avenir de la langue française ne s’est jamais présenté sous de meilleurs auspices ; un défi, car il faut offrir des perspectives à cette jeunesse.

Cette priorité figure bien sûr à l’agenda de la Secrétaire générale, aux côtés d’autres sujets primordiaux tels que l’éducation des filles ou le numérique. Un autre chantier de taille, qui sous-tend les précédents, est celui du repositionnement de l’Organisation, pour une plus grande pertinence de son action.

Les journées du livre 2021

Transmettre le plaisir de la langue française et de la littérature

Parce que nous souhaitons transmettre le plaisir des mots et des livres aux plus jeunes, nous avons crée en 2019, les Journées du livre, des animations itinérantes créatives et très ludiques autour de la langue française et de la littérature, en partenariat avec un auteur jeunesse.

Cette rencontre avec l’écrivain permet aux jeunes publics de découvrir l’univers des livres tout en développant leur propre imaginaire et leurs compétences littéraires à travers une série de jeux d’écriture.

Ces journées ont lieu au plus près des établissements scolaires et des médiathèques de la métropole Aix-Marseille-Provence, en partenariat avec les centres sociaux des communes partenaires.

Cette année, nos invitées ont été les auteures Betty Séré de Rivières et Annick Combier, qui ont animé des ateliers d’écriture créative et ludique, pour les enfants de 7 à 12 ans. 

Les Journées du livre, pour l’inclusion sociale et culturelle

Parce que nous souhaitons transmettre le plaisir des mots et des livres aux plus jeunes, nous avons crée en 2019, les Journées du livre, des animations itinérantes créatives et très ludiques autour de la langue française et de la littérature, se déroulant sous le patronage d’un auteur jeunesse.

Cette rencontre avec l’écrivain permet aux jeunes lecteurs de découvrir l’univers des livres tout en développalt leurs propres compétences littéraires.
Ces journées ont lieu au plus près des établissements scolaires et des médiathèques de la métropole Aix-Marseille-Provence.

Vous souhaitez accueillir les Journées du livre dans votre commune ?
Vous souhaitez être tenu informé du programme de l’édition 2020 ? 

Contactez-nous : contact@atelier-languefrancaise.fr et inscrivez-vous à notre lettre d’information !

 

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES JOURNÉES DU LIVRE

Oralité ruralité : orateurs d’un jour

Rendez-vous à l’automne 2020 pour un nouveau projet citoyen et grand public autour de la parole, en partenariat avec de nombreuses municipalités de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour accompagner les personnes qui le souhaitent dans une démarche de formalisation des idées propice au débat d’idées, à l’échange et au partage.

L’objectif est, durant une journée, de permettre à des personnes d’âges et d’horizons variés d’aborder d’une part les fondamentaux de l’art oratoire et, dans un second temps, de porter un discours sur un sujet de société de leur choix.

Les sessions auront lieu dans les mairies, écoles ou médiathèques des villes partenaires.
L’événement est entièrement gratuit, ouvert à tous (à partir de 15 ans), sur inscription : contact@atelier-languefrancaise.fr.

À SUIVRE !

Programme prévisionnel
⦁ 10 h à 11 h 30 : Travail sur les fondamentaux de l’art oratoire
⦁ 11 H 30 à 12 h 30 : Choix des sujets de discours
⦁ 14 h à 15 h : Élaboration du discours par l’organisation des idées
⦁ 15 h à 16 h : Restitution devant le reste du groupe et les partenaires

Communes partenaires (dates à venir)
⦁ Barcelonnette
⦁ Saint-Vallier-de-Thiey
⦁ Dignes 
⦁ Malemort-du-Comtat
⦁ Valréas
⦁ Briançon 
⦁ Draguignan
⦁ Vidauban
⦁ Montauroux 
⦁ Pélissanne

L’Essentiel de l’éloquence

Un manuel pratique et complet pour s’entraîner et progresser rapidement  !

Vous êtes de plus en plus nombreux à vouloir mieux maîtriser l’art oratoire, pour préparer vos examens ou vos entretiens, pour apprendre à mieux dialoguer, argumenter, débattre ou simplement pour le plaisir.

Forts de notre expérience en formation à l’art oratoire au sein des collèges, lycées, mais aussi des entreprises, nous savons que tout le monde peut devenir un bon orateur, et que le secret est de s’entraîner !

Dans le contexte des réformes du brevet et du baccalauréat, notre équipe formation a imaginé un guide incontournable de l’éloquence pour petits et grands : L’essentiel de l’éloquence.

Ce manuel ludique, entièrement axé sur la pratique, aborde sans détour les fondamentaux de l‘éloquence et propose des astuces, des exemples et des exercices pour s’entraîner et progresser très rapidement.

Ce livre s’adresse à TOUS les publics : aux étudiants qui préparent le nouveau grand oral, aux professeurs qui doivent guider leurs élèves, mais aussi aux adultes qui souhaitent préparer un entretien, ou défendre un projet professionnel ou personnel.
Alors lancez-vous ! Prenez la parole !

Partenariat avec la Fondation Voltaire

Aujourd’hui nous avons décidé d’unir nos forces et de créer un partenariat pérenne avec la Fondation Voltaire qui, comme nous, œuvre pour la réussite éducative et le développement social et professionnel des jeunes, à travers l’ouverture culturelle.

La maîtrise de la langue française, comme vecteur de réussite pour tous !

Cette alliance pédagogique nous permet de travailler ensemble sur plusieurs projets : 

    • Dans le cadre du projet Cités Éducatives, nous proposons cette année des ateliers d’éloquence et d’écriture avec certification académique – Certification Voltaire en orthographe – auprès de 12 classes du Collège Edgar Quinet et du Lycée Victor Hugo de Marseille, soit 400 élèves de 10 à 16 ans.
      La fondation Voltaire, met à disposition ses outils pour que les élèves puissent s’entraîner, et que nous  puissions leur faire passer le certificat Voltaire en orthographe et expression. Ce certificat de niveau en orthographe et expression donne lieu à un score qui peut être affiché sur son CV.
    • L’Atelier de la langue française devient centre d’examen public agrée pour le passage du Certificat Voltaire, avec les outils « Projet Voltaire Expression » et « Projet Voltaire FLE ».

    • Le Projet Voltaire a collaboré à notre ouvrage l’Essentiel de l’éloquence,  grâce à une relecture orthographique par le champion du monde  d’orthographe. L’ouvrage est en vente dans toutes les librairies, mais aussi sur notre site internet et sur le site de la Fondation Voltaire.

       

    • La Fondation Voltaire est partenaire du Concours national d’éloquence. Elle offre aux finalistes 8 modules « Projet Voltaire Expression » et 2 passages de certification pour les deux vainqueurs !

Le projet « Éloquence et écriture » est soutenu par le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, le ministère chargé de la ville et du logement.

lycee victor hugo

cités éducatives

Partenariat avec la Fondation de Marseille pour la réussite éducative

Dans le contexte de la réforme du baccalauréat auquel s’ajoute à présent un grand oral, l’Atelier de la langue française a décidé de se joindre à la Fondation de Marseille pour un partenariat en faveur de la réussite éducative.

C’est dans ce contexte que la Fondation de Marseille a offert 80 manuels intitulés l’Essentiel de l’éloquence aux élèves de terminale, du lycée Victor Hugo de Marseille, afin que ceux-ci puissent appréhender les épreuves orales en toute sérénité.

Grâce aux notions et aux astuces abordées et délivrées dans ces ouvrages, les enseignants pourront accompagner les élèves dans la préparation du grand oral 2022 avec méthode.

Par le dispositif éloquence que nous menons avec la Fondation de Marseille depuis 4 ans, et dans le cadre de la réussite éducative, nous avons à cœur de cultiver la clarté de l’expression et de la pensée des élèves, et ce, quelle que soit la situation. Autant d’atouts qui leur seront indispensables pour leurs examens, mais aussi pour mieux argumenter, débattre et convaincre dans leur vie à venir !

L’ouvrage est en vente dans toutes les librairies, mais aussi sur le site internet de l’Atelier.

L'essentiel de l'éloquence lycee victor hugo

logo fondation de marseille

 

Rencontres d’auteurs de septembre et octobre

   

Dans le cadre de nos rencontres d’auteurs, nous avons eu le plaisir de recevoir trois monuments de la littérature française à la Villa Acantha pour ce début de saison.​

Jean-Marie Rouart – Jeudi 23 septembre 2021

Parcours d’un écrivain non académique

 

De ses débuts difficiles – il est cinq fois candidat au baccalauréat et son premier livre est refusé par treize éditeurs – à sa reconnaissance officielle et publique – il est lauréat de nombreuses prix et membre de l’Académie française depuis vingt-quatre ans, Jean-Marie Rouart est devenu une figure familière de la vie littéraire française.

Cet événement est l’occasion d’évoquer, pêle-mêle, son enfance au milieu des peintres ; son activité d’écrivain sous la Coupole et de journaliste ; ses auteurs favoris ; sa longue amitié pour Jean d’Ormesson ; sa tendresse pour les causes perdues ; son combat contre la prostitution et l’engrenage de la justice (affaires Gabrielle Russier, Omar Raddad, Bruno Joushomme, etc.) ; sa passion pour Napoléon ; son plaidoyer en faveur de l’échec et son obsession du suicide ; sa perception de l’amour et de la France… tout ce dont est pétrie une existence riche en rencontres et en anecdotes.

Jean-Marie Rouart est l’auteur d’une quarantaine de romans, essais et biographies. Il a notamment publié Les Feux du pouvoir (Grasset, Prix Interallié), Avant-guerre (Grasset, Prix Renaudot), Le Cavalier blessé (Grasset) ou, plus récemment, Ce pays des hommes sans Dieu (Éditions Bouquins) et Ils voyagèrent vers des pays perdus (Albin Michel).

Alain Borer – Jeudi 7 octobre 2021
Pour l’amour de la langue française

 
« La langue évolue est un des pires poncifs de l’histoire de la bêtise. La langue évolue, le cancer aussi. »
Lauréat du prix Édouard Glissant, grand spécialiste de Rimbaud, auteur d’une œuvre foisonnante qui comprend poèmes, romans, essais ou encore critiques d’art, Alain Borer s’est affirmé ces dernières années comme un ardent défenseur de la langue française.
Avec une érudition sans faille et un sens aigu de la formule, Alain Borer nous décrit une langue française colonisée par les anglicismes. Il dépeint le drame invisible d’une civilisation sous influence, l’histoire tragique d’un trésor dilapidé par paresse, ignorance et soumission.
Mais ce n’est pas à une lamentation sur les ruines que nous convie l’auteur. Il s’agit bien plutôt d’un appel au sursaut, d’une invitation à renouer avec la beauté de la langue française. Un hymne qui n’est pas un chant du cygne mais bien une formidable « salve d’avenir ».
Alain Borer a notamment publié Rimbaud en Abyssinie (Le Seuil, 1984), De quel amour blessée (Gallimard, 2014), Villeglé l’anarchiviste (Gallimard, 2019), ainsi que, en « Tracts », Le Retirement du monde (avril 2020) ou Speak white ! Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

René Frégni – Jeudi 21 octobre 2021
Carnets de prison

Figure atypique des lettres françaises, René Frégni a connu une existence aventureuse et mouvementée avant de se consacrer à l’écriture et de devenir l’auteur reconnu que l’on sait.
Cheminant entre la noirceur des hommes et la beauté lumineuse de la Méditerranée et des campagnes provençales, son œuvre sensuelle et violente se nourrit notamment de sa connaissance du milieu carcéral. Depuis plus de vingt ans René Frégni anime en effet des ateliers d’écriture auprès des détenus.
En 2004, celui dont la vie ressemble à un roman va devenir malgré lui le personnage bien réel d’un sinistre polar. Arrestation et perquisition à son domicile, garde à vue dans les geôles marseillaises, harcèlement judiciaire, René Frégni va vivre une véritable descente aux enfers pour avoir noué une amitié sincère avec un truand rencontré en prison.
Que reste-t-il aux hommes face à la haine, l’exclusion, la violence et l’injustice ? L’amour et la rage d’écrire, nous dit René Frégni.
René Frégni est l’auteur d’une vingtaine de livres, publiés pour l’essentiel chez Gallimard, dont Les chemins noirs (1988), Les nuits d’Alice (1992), On ne s’endort jamais seul (2001), Tu tomberas avec la nuit (2008), La fiancée du corbeau (2011), Les vivants au prix des morts (2017), tous primés.

Revivez la rencontre avec…Vanessa Springora

Le 16 octobre 2020, nous avons eu le plaisir d’accueillir, à la Villa Acantha, Vanessa Springora, qui ouvrait le nouveau cycle de rencontres littéraires : les “Rencontres avec” .
Pour ceux qui n’ont pas pu assiter à cette rencontre, la retransmission du live est disponible sur notre page Facebook et sur notre chaîne YouTube.

« …Prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre » 

En janvier 2020, la parution aux éditions Grasset du Consentement provoquait une déflagration dans le milieu littéraire.
L’ouvrage relate la relation d’emprise subie par son auteure, Vanessa Springora, auprès de l’écrivain Gabriel Matzneff lorsqu’elle avait 14 ans et lui 50.

Par sa lucidité, ce texte fulgurant questionne les dérives d’une époque et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.
Au-delà de son propre récit, c’est une parole hautement politique que porte notre invitée. Une parole exigeante et complexe, libératrice et nécessaire.

 

Vanessa Springora
photo springora ©JF PAGA

En partenariat avec

librairie le blason

Rencontres d’auteurs de novembre et décembre

Pour cette fin d’année, nous avons eu le plaisir de recevoir trois grands auteurs à la villa Acantha.

Cynthia Fleury – Jeudi 18 novembre 2021

Guérir du ressentiment

Certains livres connaissent un écho profond au moment de leur parution, parce qu’ils répondent à une expérience intime de leurs lecteurs. C’est le cas de Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment. Dans cet essai au croisement de la psychanalyse et de la philosophie politique, Cynthia Fleury alerte sur la rumination et ces postures victimaires qui nous empoissonnent individuellement et collectivement. Chacun connaît ce chemin vers la rancœur, cette perte de discernement et cette rage de l’impuissance. Mais comment faire lorsque toute la société s’y abyme et -ce faisant – s’abîme ?
 
« Le ressentiment est en marche, nous prévient l’auteur, bien ancré dans les cœurs et les discours, prêt à la revendication ». Il se développe telle une hydre à mille têtes enveloppant progressivement ses victimes. Il menace le fonctionnement même de nos démocraties. Alors, que faire ? comment, préserver en nous ces réserves de générosité, d’admiration et d’étonnement qui rendent l’individu civilisé ? comment, en somme, retrouver la capacité d’agir et de créer ? C’est à ces enjeux pressants que nous dédierons cette rencontre.
 
Cynthia Fleury est philosophe et psychanalyste. Elle est notamment l’auteur des Pathologies de la démocratie (Fayard, 2005), de La Fin du courage : la reconquête d’une vertu démocratique (Fayard, 2010) et de Le soin est un humanisme (Gallimard, 2019). Ci-gît l’amer est son dernier ouvrage.

 

Jean Birnbaum – Vendredi 26 Novembre 2021

Le courage de la nuance

« Nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison», disait Albert Camus, et nous sommes nombreux à ressentir la même chose aujourd’hui, tant l’air devient proprement irrespirable. Les réseaux sociaux sont un théâtre d’ombres où le débat est souvent remplacé par l’invective : chacun, craignant d’y rencontrer un contradicteur, préfère traquer cent ennemis. Au-delà même de Twitter ou de Facebook, le champ intellectuel et politique se confond avec un champ de bataille où tous les coups sont permis. Partout de féroces prêcheurs préfèrent attiser les haines plutôt qu’éclairer les esprits.
 
Avec ce livre, Jean Birnbaum veut apporter du réconfort à toutes les femmes, tous les hommes qui refusent la «brutalisation» de notre débat public et qui veulent préserver l’espace d’une discussion aussi franche qu’argumentée. Pour cela, il relit les textes de quelques intellectuels et écrivains qui ne se sont jamais contentés d’opposer l’idéologie à l’idéologie, les slogans aux slogans. Renouer avec Albert Camus, George Orwell, Hannah Arendt, Raymond Aron, Georges Bernanos, Germaine Tillion ou encore Roland Barthes, ce n’est pas seulement trouver refuge auprès de figures aimées, qui permettent de tenir bon, de se tenir bien. C’est surtout retrouver l’espoir et la capacité de proclamer ceci : dans le brouhaha des évidences, il n’y a pas plus radical que la nuance.
 
Jean Birnbaum dirige Le Monde des livres. Il est l’auteur de plusieurs essais, et notamment d’Un silence religieux. La gauche face au djihadisme (2016, prix Aujourd’hui) et La Religion des faibles. Ce que le djihadisme dit de nous (2018, prix Montaigne).

 

Dante Alighieri – Jeudi 9 décembre 2021

La Divine Comédie

En septembre dernier, nous commémorions les sept cents ans de la mort de Dante. Depuis que nous arpentons son œuvre, il ne semble pas que notre fascination doive décroître. Témoignage irremplaçable de la culture médiévale, éblouissante synthèse de l’histoire de la pensée occidentale où Antiquité gréco-latine, christianisme et théologie des Pères de l’Église se côtoient, galerie de personnages inoubliables convoquant à la fois le mythe et l’histoire, poème écrit dans une langue à la beauté inépuisable, la Divine Comédie, composée entre 1303 et 1321 par le florentin Dante Alighieri, est un chef-d’œuvre incomparable, l’un des plus beaux de la littérature mondiale.
 
C’est le fruit d’une extraordinaire vision, celle d’une épopée spirituelle où l’amour et la poésie s’affirment comme d’indéfectibles guides. Une aventure qui plonge d’abord Dante dans l’abîme de souffrances de l’Enfer, qui l’amène ensuite à gravir les flancs de la montagne du Purgatoire, pour le conduire enfin au Ciel, dans la clarté imprenable du Paradis. Une traversée de l’au-delà qui aura vu les morts, damnés et bienheureux, prendre tour à tour la parole afin de nous révéler le sens de l’histoire, de la justice, de l’amour et de la félicité humaine.
 
Relisons la Divine Comédie, prêtons l’oreille à sa magnifique poésie, en nous laissant guider par sa dernière traductrice, Danièle Robert, et la comédienne Maud Narboni.
 
Danièle Robert est écrivaine, critique et traductrice des œuvres poétiques complètes de Paul Auster, Catulle, Ovide, Guido Cavalcanti. Elle présente aux éditions Actes Sud une édition critique bilingue de la Divine Comédie : Enfer (2016), Purgatoire (2018), Paradis (2020) dans une traduction entièrement novatrice.
 
Maud Narboni a longtemps travaillé en troupe avec Catherine Marnas, la compagnie Humbert, Danièle Israël, Cyril Desclés… et, plus récemment, avec Frédéric Constant, Alexandra Tobelaim, Vincent Franchi, la compagnie de danse-théâtre Le Sixièmétage, Renaud Marie Leblanc et le festival des Journées de l’éloquence. Elle a participé à l’écriture, à la dramaturgie et à la mise en scène de plusieurs spectacles, ainsi qu’à des fictions sonores pour la radio.